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Vous venez d'ouvrir un album de Franquin... Vous feuilletez avidement les pages du livre, et, vous ne pouvez vous arrêter de penser que pour arriver à ce niveau de beauté graphique, l'artiste-artisan a du infiniment travailler. Mais quelle est sa technique ? Comment fait-il ?
Idée de départ de la planche et du scénario
 
" Faire de la bande dessinée m'a vraiment excité très fort. J'aimais tout dans cette discipline. J'aimais le gag, j'aimais essayer de trouver des idées, j'aimais aussi beaucoup dessiner ces brouillons et faire cette espèce de petite mise en scène de chaque image... Et c'est pour ça que je soignais ça autant. Chaque étape était une sorte de recommencement. "
   
Mise en place - Brouillons
 
" C'est la mise en place du personnage et des principaux éléments du décor de l'image. Cependant, si je bute sur l'attitude ou l'expression d'un personnage, il peut m'arriver de procéder à quelques dessins préparatoires sur une feuille volante.
C'est aussi à ce stade que je trace sur ma planche les portées qui m'empêcheront d'écrire les textes de travers."
 
Le crayonné
 
" Après la mise en place, je pousse le crayonné plus à fond. Je fixe ainsi une expression que je trouve amusante et que je ne veux pas perdre en route. Les décors, eux aussi, sont retravaillés et je recherche s'il le faut la documentation qui me servira à dessiner tel ou tel objet.
Quand je me lançais dans le crayonné de ma planche, je reprenais bien toutes les attitudes pour ne pas en faire une moins bonne que dans mon brouillon. J'y travaillais beaucoup et très soigneusement. Ça durait longtemps, je suppose... Mais une fois que le crayon était terminé, je regardais ma planche et je corrigeais encore des trucs. "
 
Illustrations - l'encrage
 
" La partie que, généralement, les dessinateurs craignent le plus. L'encrage peut transformer un crayonné dynamique en un dessin plat et sans vie.
Pourtant, encrer m'amuse beaucoup : cela me permet de dessiner une seconde fois ma planche. Quel plaisir que de refaire une grimace rigolote !L'étape de l'encrage m'amusait aussi. Chose curieuse, parce que je sais que pour la majorité de mes confrères, mettre un dessin à l'encre est une corvée.
Curieusement, pessimiste comme je suis, moi, je n'avais pas peur de rater mon encrage. Et voilà la raison pour laquelle je crois que mon dessin reste très mouvementé : parce qu'au moment où je l'encre, le mouvement de mon personnage m'excite encore et à ce moment-là, c'est moi qui fais la grimace, c'est moi qui fais le geste de mon personnage, mais à l'encre cette fois ! "
 
Mise au propre
 
" Pas de mystère ; vous prenez une gomme et vous frottez.
Je retouche parfois, je gouache une petite tâche ou un trait en trop. Il m'arrive même, si le papier le permet de faire disparaître un personnage à l'aide d'une lame de rasoir et de le redessiner ensuite."
 
La mise en couleur
 
" Même l'étape de la mise en couleur me passionnait. A l'époque de " Spirou " et de " Gaston ", on travaillait les indications de couleurs chez Dupuis en appliquant un calque sur la planche. Ce n'était pas très beau, un calque, et puis ça s'abîmait, ça ne se conservait pas... mais malgré cela, je voulais voir ce que cette image que je venais de terminer allait donner en couleurs.
Je n'étais pas très spécialiste des couleurs, mais je coloriais néanmoins consciencieusement toute ma planche sur le calque, alors que d'autres se contentaient de quelques indications aux coloristes. Non, moi, il fallait que je voie mon dessin à peu près comme il allait être imprimé quelques jours plus tard dans le journal."
 
Il se présente lui-même comme le plus grand chasseur des cinq hémisphères.
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