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Pour ce deuxième ouvrage de Spirou et Fantasio dans sa collection VO, Marsu
Productions a choisi l'épisode QRN sur Bretzelburg.
Cette aventure majeure de Spirou est née dans la douleur. Franquin ne s'amusait
déjà plus de ses personnages. Il avait commencé cet épisode, en 1961, comme
une suite à l'ombre du Z . Il voulait utiliser à nouveau le personnage
de Zorglub qui après avoir été atteint par la zorglonde se retrouvait avec
l'âge mental d'un bébé. Mais son éditeur, qui n'aimait pas beaucoup le
personnage de Zorglub lui dit :" ah non ! Zorglub on vient d'en prendre
deux histoires de suite, je n'en veux pas".
(on sait que Franquin utilisera ce synopsis pour dessiner Panade à
Champignac quelques années plus tard).
Greg, qui avait mis
en suspens sa collaboration avec Franquin pour se consacrer à Achille Talon,
fut appelé à la rescousse. Il raconte : " Totalement pris au
dépourvu, Franquin fit un premier brainstorming avec Peyo, Roba et Delporte.
Ils ont passé toute la nuit à carburer. Le lendemain, il m'a appelé pour me
demander si je n'avais pas une idée. Il m'a raconté l'action des quelques
planches qu'il avait déjà dessinées et j'ai eu le déclic. Je connaissais un
radioamateur et je me suis dit que le transistor avalé par le marsupilami
pouvait être un émetteur-récepteur et qu'il créait des interférences...J'ai
ensuite trouvé l'histoire du petit roi enfermé dans son château..." Ragaillardit
par cette nouvelle collaboration, qui commence aux environs de la planche 6,
Franquin dessine le scénario de Greg pendant quelques semaines, avant de
s'arrêter brutalement pour une période 15 mois. Il est victime de son ennui
avec ces personnages, mais également d'une hépatite virale qui le mettra à
plat. Pendant cette pédiode il ne dessinera que Gaston.
Mais l'épisode sera terminé en 1963. Et la fin sera grandiose, avec des
scènes épiques qui sont en mémoire de tous les amateurs de Spirou : Dr
Kilikil et ses scènes de tortures, la poursuite dans la gare de triage, les
autobus à pédales, la bataille dans la cuisine de la forteresse, etc.. etc.. Pour
rappel, parutions dans Spirou :
28
et 37 pages en couleur dans SPIROU
du n° 1205
(18.5.1961) à 1237 (28.12.1961) et 1304 (11.4.1963) à 1340 (19.12.1963).
La présente édition
entre au cœur même de l’œuvre, les planches ont étés scannées en
conservant leur aspect original. Le crayon sous l'encre grasse, le jauni du
papier, les retouches à la gouache blanche, les notes dans les marges,... Tout
a été conservé pour permettre d’assister à la naissance de l’album,
comme si on regardait par-dessus l’épaule d’André Franquin, penché sur sa
table à dessin. Un must pour les collectionneurs !
Dans cet album
exceptionnel de 100 pages, le maître rivalise de virtuosité avec lui-même.
Son trait se fait plus nerveux, anguleux, dynamique. C’est un homme au bord
de l’implosion qui donne tout ce qu’il a, presque rageusement.
Pour
être tout à fait complet, vous retrouverez également dans ce livre, les
gouaches d'essais pour la couverture de l'album, les rédactionnels publiés
dans Spirou… des scans de haute
qualité de documents pratiquement introuvables.
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